Vittoz et vie de famille : faire du rituel du soir un moment de qualité.

Famille

La souplesse cérébrale que vous avez acquise dans la pratique fonctionnelle du Vittoz en compagnie de votre thérapeute s’exprimera pleinement aussi dans le donner-recevoir de la vie relationnelle en famille. Comment faire alors du peu de temps dont nous disposons avec nos enfants des moments de qualité ? Cela se joue dans les petits gestes du quotidien qui deviennent alors de vrais moments thérapeutiques pour les parents comme pour les enfants.

Choisir l'état de présence au sein du foyer

Désirer sincèrement  mettre toute sa présence dans la vie du foyer ? Parfois un sas sera nécessaire.

Cela demande de mettre à l’écart de notre champs de conscience toutes les choses importantes qui ont occupé les pensées de notre journée. Un exercice de mise à distance ou de décentration pourra vous y aider. (laisser partir le son de la ville sur le trajet du retour… se laver les mains en acte conscient en rentrant … ) Choisir de changer de lieu et d’environnement pour être encore soi mais autrement, passer à un nouveau moment, dans un nouveau lieu.

 Je décide de me rendre pleinement présent au lieu du foyer (lumière, odeurs, température, et c.) et aux personnes : échange de regard, baiser conscient , parole de retrouvaille sincère.

Le moment du repas

psycho le repas de famille

Les odeurs, les couleurs, les textures, les sons, et les goûts … tous les sens sont sollicités ! 

Le moment de la préparation du repas, le son des casseroles, des bouillonnements sur la cuisinières, l’odeur des plats mettent déjà en relation, sont l’occasion d’ un “qu’est-ce qu’on mange?” : comment je décide d’accueillir cette question ?

Quand on se retrouve autour de la table. C’est alors que je peux recevoir chacun par le regard, j’observe sa posture ses mouvements pour sentir l’état dans lequel il est et je tente de l’accueillir sans jugement, même si je sens de la tension, de la lassitude ou de la colère… Je ne suis pas responsable de tous ses maux… Et je peux même formuler une reconnaissance de cet état sans commentaire. “Je constate que tu as l’air fatigué, ou contrarié, je suis désolée pour toi. ” Je partage aussi les réjouissances et les moments de satisfaction. La confession des notes n’est pas un objet de reproche… “Qu’est-ce que tu en penses- toi ? …” “Tu peux être fière de toi… savoure la fierté et la joie !”

L’ouïe – Je décide d’écouter ce que chacun à dire – au besoin j’écoute le silence, qui peut être une forme de présence.

Dans la salle de bain

psycho rituel du soir

Voilà un moment de relâchement et de détente qui fait transition, on change de peau, on élimine les poussières de la journée et les pensées encore encombrantes qui les accompagnent.

Le regard – Le moment du bain et l’occasion d’un petit état des lieux sur les bobos, un regard discret non intrusif mais attentif, serein et bienveillant sur le corps de votre enfant est un soin enveloppant en soi. Il sait que vous veillez sur son bien être que vous l’aimez. Apprendre ensemble à se regarder dans le miroir et se faire un sourire à soi même.

Goûter le dentifrice, explorer l’intérieur de la bouche avec sa langue, chaque, dent, la texture des gencives,  et s’entendre cracher en acte conscient. Jouer à faire des grimaces en sentant les muscles du visage qui se crispent et se détendent. Sentir ensemble l’odeur du savon. Sentir la température de l’eau et l’écouter s’écouler. Envelopper le séchage de sortie de bain d’un câlin …Un peu de sérum physiologique là (élimination des sécrétions … ) Un peu de crème ici , … suivi d’un bisou …

Autour du coucher

psycho lecture du soir

L’histoire du soir est un moment important pour le développement cognitif et psychoaffectif de l’enfant. “Les deux activités qui se produisent en parallèle pendant la lecture partagée, « entendre la langue écrite et ressentir un sentiment d’amour », seraient « les meilleures fondations de ce long apprentissage qu’aucun spécialiste des sciences cognitives ou de l’éducation ne peut mettre en œuvre », [pour] Maryanne Wolf.

L’histoire du soir est un vrai trésor à garder le plus tard possible !

Tout d’abord Accueillir “l’objet livre” avec le toucher et la vue : Attraper les couleurs sur les pages, sentir l’odeur des pages, faire le tour de la page avec son doigt en faisant un stop dans les coins…

Puis s’entendre lire avec intention chacun des rôles présents . Entendre résonner les petites phrases connues par cœur … écouter Jojo ou Josette terminer vos phrases…

 Et enfin, libre à vous d’explorer ce moment… écouter les consonnes, les voyelles… exagérer l’articulation… ou choisir une lecture sérieuse où les émotions sont au rendez-vous et accueillir où ça se dit dans le corps (gorge serrée, lèvres qui s’étirent, nœud au ventre… ?)

Le dernier moment avant la séparation nocturne

Entrer dans la nuit, symboliquement c’est ce confronter à sa finitude (la mort) . L’état allongé symbolise aussi le contact à la terre (mère) ce qui est aussi un point d’ancrage, source de vie.

psycho le coucher des enfants

Se rassembler – Proposer à votre enfant de s’étendre bras et jambes légèrement écartées , prenez son doudou ou une petite balle en mousse et faite le tour du propriétaire en partant de la tête en touchant bien tout le tour du corps sans laisser d’espace… Le projet est que votre enfant sente tout son contour, son entièreté, son unité, son unicité. Cela construit son schéma corporel (la connaissance des parties du corps) et à la fois son image corporelle (la conscience de son corps, et l’image qu’il en a).

 

L’enveloppement – Chacun sa façon de faire, certains enfants ont particulièrement besoin de sentir enveloppés , bordés serrés et d’autres de liberté de mouvement… utiliser l’image qui vous convient le sushi, la chenille , le saucisson, la chrysalide ou même la limace… au besoin repassez votre main sur le dos par dessus la couette, pour qu’il ou elle sente le contact avec la couette, son poids, et enfin sur la tête avec présence et tendresse pour finir de le sécuriser. De votre côté accueillez consciemment la douceur de ses cheveux sous vos doigts. Le bruits de vos pas en partant et vos appuis sous les pieds. (vitesse ? puissance ? calme … ) Comment vous-sentez vous ? (nommez le simplement pour vous-même.)

Quittez la pièce sans précipitation, ni inquiétude, sereinement en lui souhaitant bonne nuit en lui rappelant que vous l’aimez ! Accueillez ce nouveau moment qui s’offre à vous avec satisfaction et quiétude par une réceptivité qui vous fait du bien (une tisane, un câlin à votre conjoint, un carré de chocolat dégusté en conscience !)

Un projet à construire au fur et à mesure, grâce à la richesse de notre cerveau.

Bien entendu, il n’est pas possible de vivre tous les moments de la soirée, en acte de conscient, c’est-à-dire en pleine présence totale et sans pensée.

Le projet, si vous le souhaitez et de décider de profiter de ces petits moments précieux de la journée pour faire de votre foyer. Ce lieu de vie que vous aimeriez probablement être reposant un lieu de présence autant que possible tranquille et réparateur. Il appartient à tous les membres de la famille de construire cette atmosphère et en particulier aux parents de transmettre leur projet pour leur foyer par leur propre pratique. La présence est communicative. Elle se transmet aussi par le vécu.

Ce sont notamment le “circuit de la récompense” et “Système Réticulaire Activateur Ascendant”, la libération des neurotransmetteurs du lien et les neurones miroir font leur job aussi ! Quand je prends le temps d’observer tout cela, grâce à ces mécanismes neurophysiologiques qui sont à l’œuvre, mon cerveau reconnaît ce qui lui fait du bien , il aspire à le retrouver et des modes nouveaux de fonctionnement peuvent se mettre en place. 

L’élan de votre désir de communion sera le point de départ.

 

A lire“L’art de la lecture à haute voix.” Blandine Clémot.